La forêt des Landes à la croisée des chemins
Depuis la dernière tempête de 2009, la gestion de la forêt des Landes, la plus grande sylviculture d’Europe, est remise en question. En ligne de mire, la monoculture de pins maritimes, arbres sensibles au vent et que la concentration rend vulnérables aux parasites.
Les multiples attaques que subit la forêt des Landes coûtent de plus en plus cher aux contribuables : plus de 200 millions d’euros jusque là. Sur les 415 millions d’euros prévus à la base par le plan Chablis pour l’Aquitaine, plus de 270 millions avaient déjà été dépensés en janvier 2014 selon un document de la Direction Régionale de l’Alimentation de l’Agriculture et des Forêts(Draaf). Au cours des dernières années, la part des pins a diminué au profit d’arbres feuillus, mais très légèrement, et sans remettre en cause la prédominance du pin maritime.
Les grandes tempêtes de ces dernières années ont détruit plusieurs hectares de plantation. Après la tempête Klaus de 2009, des agents de l’Inventaire Forestier National sont partis enquêter sur le terrain afin de dresser un état des lieux des dégâts. Il en ressort que le massif est profondément atteint.
À partir de ce constat, l’INRA a étudié quatre scénarios pour la forêt des Landes. Chaque piste présente des risques plus ou moins élevés d’incendie, face à la tempête ou les insectes. Pour l’instant la situation reste la même. On semble se diriger vers la première hypothèse : seules quelques nouvelles essences ont été plantées, les pins sont toujours largement majoritaires. Une situation à risque face aux aléas climatiques et sanitaires.
Eric Dumontet, secrétaire général adjoint du Syndicat des Sylviculteurs du sud-ouest estime qu’il n’y a pas d’autre alternative à la culture du pin maritime. « Le sol décide, il est pauvre et acide. Le pin est le seul adapté. On n’hésiterait pas à planter d’autres essences si l’on pouvait. C’est un faux débat ! Quand le vent dépasse un certain nombre de kilomètres par heure, tout casse. »
L’hypothèse la plus optimiste de l’INRA prévoit une forêt plus apte à résister. Il faudrait pour cela diversifier davantage les essences dans la forêt et mettre en place une collaboration plus poussée entre les différents acteurs.
En bonus, une frise chronologique de l’histoire de la forêt :